4
La Première Maison

 

Quatre cycles de Narbondel plus tard – quatre jours – un disque bleu luisant flottait le long du chemin de pierre bordé de thallophytes qui menait au portail gravé d’images d’araignées du domaine Do’Urden. Les sentinelles le virent arriver depuis les fenêtres des deux tours extérieures et depuis la basse-cour ; il s’arrêta et resta patiemment en lévitation à un mètre du sol, près de l’entrée. L’information parvint en quelques secondes aux membres dirigeants de la famille.

— Qu’est-ce que ça peut bien être ? demanda Briza à Zaknafein.

Dinin, Maya, le maître d’armes et elle s’étaient réunis sur le balcon au dernier étage.

— Une convocation ? suggéra Zak. Nous n’en saurons rien sans nous renseigner plus avant.

Il enjamba la rampe et descendit en lévitant doucement jusqu’au sol. Briza adressa un signe à Maya, et la plus jeune fille Do’Urden descendit elle aussi.

— Il porte l’emblème de la Maison Baenre, déclara Zak d’une voix forte après s’être approché du disque.

Maya et lui ouvrirent le grand portail et l’objet entra paisiblement à l’intérieur du domaine.

— Baenre, répéta Briza en tournant la tête vers le couloir au bout duquel attendaient Rizzen et Matrone Malice.

— On dirait qu’on vous convoque à un entretien, Mère Matrone, intervint Dinin, nerveux.

Malice se dirigea vers le balcon, dûment suivie de son consort.

— Savent-ils pour notre assaut ? demanda Briza en langage des signes.

Chaque membre de la Maison Do’Urden, noble ou du commun, se posait la même question déplaisante. La Maison DeVir n’avait été éliminée que quelques jours auparavant et il était difficile de considérer comme une coïncidence une invitation de la Première Mère Matrone de Menzoberranzan.

— Toutes les Maisons savent, répondit à haute voix Malice, car elle jugeait inutile de garder le silence dans les limites de son propre domaine.

« Mais les preuves sont-elles accablantes au point d’obliger le Conseil régnant à entrer en action contre nous ? (Elle regarda fixement Briza, et ses yeux sombres se mirent à passer de la lueur rouge de l’infravision au vert profond qu’ils arboraient sous la lumière normale.) Telle est la question que nous devons nous poser.

Malice sortit sur le balcon, mais Briza agrippa le dos de ses lourdes robes noires pour l’immobiliser.

— Vous ne comptez pas repartir avec cette chose ? s’écria-t-elle.

Malice répondit à cet éclat par un regard surpris.

— Si, bien sûr. Matrone Baenre ne me convoquerait pas aussi ouvertement si elle me voulait du mal. Même quelqu’un d’aussi puissant ne peut se permettre d’ignorer les règles de notre cité.

— Êtes-vous sûre que ce soit bien prudent ? intervint Rizzen avec une inquiétude réelle.

Si Malice se faisait tuer, Briza prendrait les rênes de la Maison, et Rizzen doutait que la fille aînée souhaite la présence d’un mâle à ses côtés. Et même si cette femme détestable voulait d’un consort, Rizzen ne tenait pas du tout à remplir ce rôle. Il n’était pas non plus le père de Briza, en fait il était même plus jeune qu’elle. Le consort actuel de la Maison avait de toute évidence intérêt à ce que Matrone Malice reste en bonne santé.

— Je trouve ton inquiétude très touchante, déclara Malice, parfaitement consciente des véritables sentiments de Rizzen.

Elle arracha ses robes de la prise de Briza et passa par dessus la rambarde en les réarrangeant pendant sa descente majestueuse. Briza secoua la tête d’un air hautain et fit signe au consort de la suivre à l’intérieur de la maison. Elle trouvait peu raisonnable d’exposer trop de membres de la famille à des regards étrangers, hostiles.

— Souhaitez-vous une escorte ? demanda Zak tandis que Malice s’asseyait sur le disque.

— Je suis certaine qu’il y en aura une dès que nous aurons quitté les limites du domaine, répondit-elle. Matrone Baenre ne permettrait sûrement pas que je sois exposée au moindre danger alors que je suis sous la responsabilité de sa Maison.

— D’accord, mais voulez-vous en plus une escorte de la Maison Do’Urden ?

— Si la chose avait été prévue, on aurait envoyé deux disques et non un seul, répondit Malice d’un ton définitif.

Elle commençait à trouver toute cette sollicitude étouffante. Elle était la Mère Matrone, après tout, la plus puissante, la plus âgée, la plus avisée, et elle n’appréciait guère que d’autres se croient autorisés à voir plus loin qu’elle. Elle s’adressa au disque :

— Fais donc ce pour quoi on t’a envoyé ; qu’on en finisse !

Zak faillit ricaner en entendant cette expression à double tranchant.

— Matrone Malice Do’Urden, annonça une voix magiquement sortie du disque, Matrone Baenre vous présente ses salutations. Une trop longue période s’est écoulée depuis la dernière fois où vous avez eu un entretien toutes les deux.

— Jamais, signa silencieusement Malice à Zak. (À voix haute, elle dit :) Amène-moi à la Maison Baenre, alors. Je n’ai pas envie de perdre davantage mon temps à bavarder avec une voix magique !

Matrone Baenre avait apparemment prévu l’impatience de Malice, car, sans ajouter un mot, le disque ressortit en flottant du domaine Do’Urden.

Zak fit signe aux soldats de se mettre tout de suite en mouvement. Malice ne voulait pas d’escorte officielle de sa Maison, mais le réseau d’espionnage Do’Urden suivrait en secret tous les mouvements du siège envoyé par Matrone Baenre, jusqu’aux portes mêmes du grandiose domaine de la Maison dirigeante.

 

**

 

Malice avait eu raison de s’attendre à une escorte. Dès que le disque eut quitté le chemin qui menait au domaine Do’Urden, vingt soldats de la Maison Baenre – toutes des femmes – sortirent de leurs cachettes des deux côtés du boulevard et formèrent un losange défensif centré sur la Mère Matrone invitée. Les quatre soldats situés aux coins de la formation portaient des robes noires avec dans le dos un grand blason représentant une araignée rouge et mauve : des robes de hautes prêtresses.

Les propres filles de Baenre ! se dit Malice, car seules les filles de nobles pouvaient aspirer à un tel rang. La Première Mère Matrone n’avait rien négligé pour assurer la sécurité de son invitée au cours du trajet.

Les esclaves et les drows du commun se bousculaient frénétiquement pour s’écarter le plus possible du cortège qui avançait par les rues tortueuses en direction de la plantation de thallophytes. La Maison Baenre était la seule dont les soldats arboraient ostensiblement leur emblème, et personne ne voulait s’attirer la colère de sa Mère Matrone !

Malice leva les yeux au ciel et espéra, incrédule, atteindre avant sa mort un pouvoir aussi écrasant.

Elle retrouva une expression d’incrédulité quelques minutes plus tard, quand le groupe s’approcha de la Maison dirigeante. Le domaine Baenre comportait vingt grandes stalagmites majestueuses, toutes reliées entre elles par les arches gracieusement incurvées de ponts et des passerelles. Des feux magiques et des lueurs féeriques sourdaient d’un bon millier de sculptures isolées et une centaine de gardes à la tenue flamboyante circulaient en formations impeccables.

Les trente stalactites plus petites, images inversées des stalagmites, étaient encore plus remarquables. Elles pendaient du plafond de la caverne, leur base perdue dans la noirceur en altitude. Certaines touchaient du bout l’extrémité d’une stalagmite, tandis que d’autres paraissaient suspendues comme autant de pointes en attente. Des balcons avaient été construits autour de chacune d’elles ; ils les encerclaient selon une spirale en pas de vis, luisaient d’une magie débordante et de toutes leurs décorations mises en valeur.

La barrière qui reliait la base des stalagmites extérieures était elle aussi magique et limitait l’ensemble du domaine. Elle représentait une toile d’araignée géante qui émettait une lueur argent sur le fond bleu de la clôture extérieure du domaine. On murmurait qu’il s’agissait d’un don de Lolth elle-même, formé de fils solides comme le fer, aussi épais que le bras d’un elfe noir. Tout ce qui entrait en contact avec cette barrière de Baenre, même la lame drow la mieux aiguisée, y restait tout simplement collé jusqu’à ce que la Mère Matrone donne l’ordre magique de le libérer.

Malice et son escorte s’approchèrent d’un endroit situé entre les deux plus grandes tours extérieures, où la clôture présentait une symétrie circulaire. Le portail s’écarta par un mouvement en spirale, laissant un espace assez large en son centre pour que le cortège puisse passer.

La Mère Matrone resta assise sur son disque en tâchant d’avoir l’air blasé.

Des centaines de soldats dévorés de curiosité regardèrent la procession avancer jusqu’à la structure centrale de la Maison Baenre, le grand dôme luisant mauve de la chapelle. Les soldats du commun s’en allèrent, laissant aux seules hautes prêtresses le soin d’escorter Matrone Malice à l’intérieur.

Le spectacle de l’autre côté de l’immense porte ne risquait pas de la décevoir : un autel central dominait tout l’endroit et une rangée de bancs formait autour une spirale qui se déroulait plusieurs dizaines de fois avant d’atteindre l’extrémité de la salle. Deux mille drows pouvaient s’y asseoir très à l’aise. Il y avait partout d’innombrables statues et idoles, luisant d’une calme lumière noire. Dans l’air au-dessus de l’autel planait une gigantesque image lumineuse, une illusion en rouge et noir qui passait graduellement, sans arrêt, de l’image d’une araignée à celle d’une belle femme drow.

— Une œuvre de Gromph, mon sorcier en chef, expliqua Matrone Baenre depuis son perchoir situé sur l’autel, devinant que Matrone Malice, comme tout individu entrant pour la première fois dans la chapelle Baenre, devait être époustouflée par cette vision. Même les sorciers ont un rôle à tenir.

— Tant qu’ils n’oublient pas leur place, répondit Malice en descendant du disque qui s’était arrêté.

— Certes. Les mâles se révèlent parfois si présomptueux, notamment les mages ! Pourtant, ces temps-ci, il m’arrive de plus en plus souvent de regretter la présence de Gromph. Il a été nommé Archimage de Menzoberranzan, vous savez, et on dirait qu’il se retrouve constamment à travailler sur Narbondel ou autre chose.

Malice se contenta d’acquiescer en silence. Évidemment qu’elle savait que le fils de Baenre était le premier mage de la cité ! Tout le monde le savait. Tout le monde savait aussi que la fille de Baenre, Triel, était Maîtresse Matrone de l’Académie, une position qui, à Menzoberranzan, ne le cédait qu’à celle de Mère Matrone d’une famille. Malice se doutait que tôt ou tard Matrone Baenre s’arrangerait pour glisser ce fait dans la conversation.

Avant même qu’elle ait pu faire un pas en direction de l’escalier qui menait à l’autel, sa toute nouvelle escorte sortit de l’ombre. Malice ne réprima pas son expression de mécontentement à la vue de cet être, une créature connue sous le nom d’illithid ou flagelleur mental. Il se dressait du haut de ses deux mètres, bien cinquante centimètres de plus que Malice. C’était surtout l’énorme tête de cet être qui le grandissait : luisante de mucus, elle faisait penser à une pieuvre pourvue d’yeux sans pupille, d’un blanc laiteux.

Malice se contraignit à reprendre au plus vite son assurance. On connaissait les flagelleurs mentaux à Menzoberranzan, certains disaient que l’un d’eux était ami de Matrone Baenre. Mais ces créatures, plus intelligentes et plus perverses que les drows eux-mêmes, provoquaient presque toujours des frissons de dégoût.

— Vous pouvez l’appeler Methil, expliqua Matrone Baenre. Je n’arrive pas à prononcer correctement son vrai nom ; nous sommes amis. (Sans laisser le temps à Matrone Malice de réagir, Baenre reprit :) Oh ! C’est vrai, Methil me donne l’avantage dans notre entretien, et vous n’avez pas l’habitude des illithids…

Et, devant une Malice bouche bée d’incrédulité, Matrone Baenre fit signe à l’être de se retirer.

— Vous avez lu dans mes pensées ! protesta la Matrone de la Maison Do’Urden.

Il y avait peu d’elfes noirs capables de traverser les barrières mentales d’une haute prêtresse jusqu’à lire dans ses pensées, et cette manœuvre était considérée comme un crime de la plus haute gravité dans la société drow.

— Mais non ! s’expliqua Matrone Baenre, tout de suite sur la défensive. Je vous demande pardon, Matrone Malice. Methil lit les pensées, même celles d’une haute prêtresse, aussi naturellement que nous entendons prononcer des paroles, et il les communique par télépathie. Je ne me suis même pas rendu compte que vous ne vous étiez pas exprimée à voix haute, je vous assure !

Malice attendit que l’être ait quitté le grand hall, puis s’avança vers les marches qui menaient à l’autel. Elle faisait de son mieux, mais ne pouvait s’empêcher malgré tout de jeter de temps en temps un coup d'œil à cette image d’araignée-drow-araignée.

— Comment se porte la Maison Do’Urden ? demanda Baenre avec une politesse feinte.

— Aussi bien que possible, répondit Malice, qui avait davantage envie à cet instant de jauger son interlocutrice que de faire la conversation. Elles étaient seules toutes deux au sommet de l’autel, mais il y avait sans nul doute une bonne dizaine de prêtresses en train d’errer dans l’ombre de cette immense salle et d’épier leur rencontre.

Malice s’appliquait de toutes ses forces à dissimuler le dégoût qu’elle éprouvait à l’égard de Matrone Baenre. Elle-même était âgée, elle avait presque cinq cents ans, mais on pouvait qualifier Matrone Baenre d’antique ! Ses yeux avaient vu la naissance et la mort d’un millénaire, disait-on, bien que les drows dépassent rarement sept siècles et n’atteignent jamais la fin du huitième. Les elfes noirs, en principe, ne faisaient pas leur âge – Malice était aussi vibrante de beauté à présent qu’à son centième anniversaire –, mais Matrone Baenre semblait flétrie, usée. Les rides autour de sa bouche évoquaient une toile d’araignée, et elle parvenait à peine à garder ouvertes ses lourdes paupières. Elle devrait être morte, remarqua à part elle Malice, mais elle vit toujours !

Matrone Baenre, qui paraissait avoir scandaleusement dépassé le temps qui lui était alloué, attendait néanmoins un enfant, dont le terme ne devait pas être plus lointain que quelques dizaines.

En cela également cette Mère Matrone allait à l’encontre des normes chez les drows. Elle avait engendré vingt fois, deux fois plus que toutes les autres à Menzoberranzan, et quinze de ses enfants avaient été du sexe féminin, toutes des hautes prêtresses ! Dix des enfants de Baenre étaient plus vieux que Malice…

— Combien de soldats avez-vous sous vos ordres en ce moment ? demanda Matrone Baenre en se penchant vers Malice pour bien marquer son intérêt.

— Trois cents.

— Oh ! dit d’un ton pensif la vieille drow ridée en portant un doigt à ses lèvres. Je m’étais laissé dire trois cent cinquante.

Malice ne put s’empêcher de faire la grimace. Baenre se moquait d’elle : elle faisait référence aux soldats de la Maison DeVir que la Maison Do’Urden avait acquis lors de son raid.

— Trois cents, répéta-t-elle.

— Bien sûr, conclut Baenre en reprenant sa position d’origine.

— … Et il faut en compter un millier pour la Maison Baenre ? demanda la Matrone Do’Urden uniquement pour donner la réplique.

— Depuis bien des années, en effet.

Malice se demanda de nouveau comment ce vieil être décrépit pouvait encore respirer. Plus d’une de ses filles, sûrement, devait aspirer à la position de Mère Matrone ! Pourquoi n’avaient-elles pas monté une conspiration pour en finir avec Matrone Baenre ? Ou pourquoi aucune d’entre elles (certaines parvenaient à la fin de leur existence) n’était-elle partie fonder sa propre Maison, comme le voulait la coutume pour les filles nobles une fois passé leur cinquième siècle ? Tant qu’elles restaient sous la férule de la Matrone, leurs enfants n’avaient même pas le rang de nobles, on les considérait comme des drows du commun.

— Avez-vous entendu parler du sort de la Maison DeVir ? demanda carrément Matrone Baenre, aussi lasse que son interlocutrice de tourner autour du pot.

— De quelle Maison ? répliqua finement Malice.

Il n’existait plus à ce moment d’entité dénommée Maison DeVir : aux yeux des drows, la Maison n’existait pas ; elle n’avait jamais existé.

Matrone Baenre gloussa.

— Bien sûr, approuva-t-elle. Vous êtes Mère Matrone de la Neuvième Maison désormais. Un grand honneur !

— Pas aussi grand que d’être Mère Matrone de la Huitième Maison, répondit Malice en hochant la tête.

— Certes. Mais vous n’avez plus qu’un rang à gagner pour accéder au Conseil régnant.

— Cela serait certainement un immense honneur, répondit Malice.

Elle se rendait compte que Baenre ne l’avait pas fait venir uniquement pour se moquer d’elle, mais pour la féliciter également, et qu’elle cherchait à mesurer son ambition. Malice s’illumina à cette idée. Baenre jouissait d’une grande faveur auprès de la Reine Araignée ; si l’ascension de la Maison Do’Urden lui agréait, il devait en être de même pour Lolth.

— Pas si considérable que vous pensez, annonça Baenre. Nous formons un groupe de vieilles fouineuses qui se réunissent de temps en temps pour trouver de nouveaux moyens de nous mêler de ce qui ne nous regarde pas.

— La cité reconnaît votre autorité.

— Elle n’a guère le choix ! déclara Baenre en riant. Mais les affaires drows sont mieux gérées par les Mères Matrones des différentes Maisons. Lolth n’apprécierait pas un Conseil régnant qui se mêlerait d’exercer une autorité rappelant même de loin un pouvoir absolu ! Ne croyez-vous pas que la Maison Baenre aurait depuis longtemps conquis l’ensemble de Menzoberranzan si tel était le bon vouloir de la Reine Araignée ? (Malice se redressa orgueilleusement sur son siège, indignée de ces paroles arrogantes.).

« Pas de nos jours, bien sûr, s’expliqua Matrone Baenre. La cité a trop grandi pour qu’on puisse envisager à présent une telle conquête. Mais il y a bien longtemps, avant même votre naissance, cela n’aurait pas du tout été au-dessus des forces de la Maison Baenre. Tel n’est pas notre dessein. Lolth aime la diversité. Cela lui convient que les Maisons s’équilibrent les unes les autres, prêtes à combattre côte à côte l’ennemi si besoin est. (Elle se tut un instant et un sourire apparut sur ses lèvres ridées.) Et prêtes à abattre tous ceux qui perdent sa faveur.

Encore une référence directe à la Maison DeVir, remarqua Malice, et cette fois explicitement liée au plaisir de la Reine Araignée. La visiteuse ne se sentait plus irritée ; elle adopta une posture plus détendue et apprécia pleinement le reste de sa discussion de plus de deux heures avec Matrone Baenre.

Toutefois, de nouveau perchée sur le disque qui traversait en flottant le domaine Baenre, puis passait devant les plus grandes et plus puissantes Maisons de Menzoberranzan, Malice ne souriait plus. Face à un tel étalage de pouvoir, elle ne pouvait ignorer que le but de Matrone Baenre en la convoquant avait été double : la féliciter en privé et à mots couverts pour son coup parfaitement exécuté et lui rappeler sans équivoque de ne pas se montrer trop ambitieuse.

Terre Natale
titlepage.xhtml
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Salvatore,R.A.-[Legende de Drizzt-1]Terre Natale(Homeland)(1990).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html